Disséquer des cadavres

Bismi Llâhi r-Rahmâni r-Rahîm

Nous désirons savoir l'avis de l'Islam sur le fait que les étudiants des facultés de médecine humaine, durant la période de leur formation, dissèquent les cadavres, et ainsi ils mettent à nu toutes ou une des parties intimes des femmes, sous prétexte que: c'est en vue de se bien former en médecine et que c'est crucial pour que le médecin ne soit pas ignorant et trouve difficile le traitement des maladies gynécologiques, et que ceci laissera les musulmanes à la merci des médecins chrétiens ou autres.

R : D'abord, une résolution a été déjà publiée au sujet de la dissection des cadavres, par le Comité des Grands Oulémas au Royaume d'Arabie Saoudite dont voici sa teneur:

Il s'est avéré que le sujet se subdivise en trois éléments:

Premièrement : La dissection pour les buts d'enquête suite à une procédure pénale.

Deuxièmement : La dissection pour découvrir des épidémies afin de prendre à la lumière de cette enquête, des précautions suffisantes pour la prévention.

Troisièmement : La dissection pour des raisons scientifiques à l'effet d'apprendre et d'enseigner.

Après avoir discuté les avis et étudié le communiqué présenté par le comité susmentionné, le Conseil a décidé ce qui suit:

- S'agissant des deux premiers buts: le Conseil pense que le fait de les autoriser concrétiserait plusieurs intérêts en termes de sécurité et de justice et protégerait la société des maladies épidémiques.

Le dégât causé par la violation de la dignité du cadavre autopsié est submergé par les nombreux intérêts généraux que cela peut réaliser.

C'est pour cela que le Conseil décide à l'unanimité qu'il est permis de disséquer le corps du mort pour ces deux raisons et ce, que le cadavre soit pour un mort Musulman ou non-Musulman qui n'a pas pris part à un combat ou pour quelqu'un d'autre.

- Quant au troisième but qui est la dissection pour les études:

vu que la Charia islamique vise à assurer et à multiplier les intérêts, et à éliminer et diminuer le mal en optant pour le moins nuisible pour s'en passer du plus nuisible, et vu qu'en cas de contradiction d'intérêts, il est à suivre le plus vraisemblable, et étant donné que la dissection des être autres que l'homme ne peut suffire ni remplacer la dissection du corps humain, et vu que la dissection a enregistré de maints intérêts sur le plan de la progression scientifique dans les différents domaines de la médecine, le Conseil juge permis de disséquer le cadavre humain d'une manière générale.

Toutefois et vu que l'Islam porte de l'intérêt à la dignité du Musulman mort tel que vivant, selon ce qui a été rapporté par 'Ahmad, Abou Dâwoud et Ibn Mâdja d'après `A'îcha Qu'Allâh soit satisfait d'elle que le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam a dit:

Casser l'os d'un mort est pareil à le casser de son vivant.

Rapporter dans les Sounan Abû Daoud,ibn Majda.

et vu que la dissection touche à la dignité, et vu qu'il n'est pas facile de se disposer des cadavres des morts parmi les renégats succombant à l'application de la peine de mort, ou des non-Musulmans combattant les Musulmans, le conseil juge qu'il est à se contenter de disséquer ce genre de cadavres sans toucher à ceux des morts comme les Musulmans et les non-Musulmans qui n'ont pas pris part à un combat et qui n'ont pas succombé à la suite de l'application d'une peine légale, comme c'est déjà mentionné).

Qu'Allâh vous accorde la réussite et que les prières et le salut soient sur notre Prophète Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

Le Comité des Grands Oulémas.

De plus, s'il est possible qu'une femme examine une femme, il n'est plus permis à l'homme de l'examiner.

Mais si cela est difficile et qu'on se trouve devant un cas nécessitant l'examen, l'homme Musulman peut examiner la partie intime de la femme qui lui permet de diagnostiquer la maladie.

Il n'y a pas d'inconvénient à l'examiner afin d'apprendre et de connaître les maladies des femmes pour les traiter, si le cadavre est celui d'une non Musulmane et n'est pas protégé à la lumière du décret susmentionné.

Qu'Allâh vous accorde la réussite et que les prières et le salut soient sur notre Prophète Mohammad, ainsi que sur sa famille et ses compagnons.

Le Comité Permanent des Recherches Scientifiques et de la Délivrance des Fatwas (Al-Iftâ')

`Abd-Allah ibn Qa`oud

`Abd-Allah ibn Ghoudayân

`Abd-Ar-Razâq `Affifî

`Abd-Al-`Azîz ibn `Abd-Allah ibn Bâz qu'Allâh leur fasse Miséricorde.