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Adoration Al Muhaymin
Adoration Al Muhaymin
  • Bismi Llâhi r-Rahmâni r-Rahîm D'après Anas qu'Allâh l'agrée, le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam a dit: «Apprendre la science est une obligation pour chaque musulman ». (Rapporté par Ibn Maja et authentifié par Cheikh Albani dans Sahîh Targhib )
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13 février 2014

Explication:"Allâh scellera le coeur de celui qui, par négligence, aura délaissé trois prières du vendredi."

Bismi Llâhi r-Rahmâni r-Rahîm

"A'ûdhu Bi-L-lâhi mina sh-shaytâni r-rajîm "
« Je cherche refuge auprès d'Allâh contre satan le maudit »

Le jugement légal relatif au délaissement de la prière communautaire du vendredi et les excuses dispensant [l’homme musulman] de s’y rendre

Question n°4892 
 
Votre éminence, quelle est l’explication correcte du hadîth :
 « Allâh scellera le coeur de celui qui, par négligence, aura délaissé trois prières du vendredi. »
 
Et quelles sont les excuses valables en rapport avec le sujet, notamment lorsque le fidèle réside en terre de mécréance (kufr) comme en Europe, où la plupart des entreprises et des employeurs ne tolèrent pas que quelqu’un s’absente de son poste pour aller à la mosquée.
 
Nous souhaiterions obtenir une réponse le plus rapidement possible malgré le peu de temps dont vous disposez car beaucoup de musulmans n’accomplissent pas la prière du vendredi toutes les semaines à cause de leur travail ou de leurs études. Ainsi, les preuves leur parviendront.
  Qu’Allâh vous récompense par le bien.

Réponse :
 
 Au nom d’Allâh le Miséricordieux, le Tout-Miséricordieux.
  Louanges à Allah Seigneur des Mondes.
  Que les prières d’Allâh soient sur Son noble Messager, ainsi que sur sa famille et tous ses Compagnons.
 
L’expression « coeur scellé » dont fait mention le hadîth renvoie au coeur mort,imperméable au rappel et insouciant.
Nous demandons à Allâh de nous accorder une fin heureuse. Sceller le coeur donc, c’est le rendre inattentif au bien, dépourvu de la volonté d’agir dans le sens du bien ou de se réformer.
 
Le récit suivant rapporté par Muslim explique bien le sens de ce hadîth.
En effet, ‘Abdullâh Ibn ‘Amr et Abû Hurayra qu’Allâh les agrée entendirent le Messager d’Allâh Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam tenir les propos suivants du haut de sa chaire :
« Les gens feraient mieux de ne pas délaisser les prières du vendredi.
Sinon, Allâh scellera leurs coeurs jusqu’à ce qu’ils deviennent du nombre des insouciants ».
 
Parmi les excuses qui dispensent le musulman de se rendre à la prière du vendredi, figurent: 
 
1- La pluie
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Al Bukhâri, au chapitre du « vendredi », dans le sous-chapitre intitulé : « La dispense de se rendre à la prière du vendredi en cas de pluie », dit : «Musaddad nous rapporta qu’Ismâ’il (il visait par là Ibn ‘Aliyya) nous dit que ‘Abdel Hamîd, le compagnon d’Az-Ziyâdi lui narra que ‘Abdullah Ibn Al Hârith,fils de l’oncle paternel d’Ibn Sîrîn, leur dit qu’au cours d’une journée pluvieuse,Ibn ‘Abbâs s’adressa à son muezzin en ces termes : « Lorsque tu auras dit : «J'atteste que Muhammad est le Messager d'Allâh », n'ajoute pas : « venez prier » mais plutôt : « priez chez vous ». Il semblerait cependant que les gens désapprouvèrent sa façon d’agir. Ibn ‘Abbâs dit alors : « Cela a été fait par celui qui est meilleur que moi. La prière du vendredi est une affaire importante et je n’ai pas souhaité vous mettre dans la gêne en vous exposant à la boue et à une route glissante.»
 
Ibn Khuzayma classa ce hadîth sous un chapitre intitulé : « La dispense de se rendre à la prière du vendredi en cas de pluie, même si la pluie n’est pas préjudiciable ». 
 
2 – La maladie ou le fait de soigner un malade
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Ibn ‘Abbâs rapporte que le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam a dit : «Celui qui entend l’appel [à la prière du vendredi] et n’y répond pas, sa prière ne sera point [acceptée], à moins qu’il n’ait une excuse».
Hadîth rapporté par Ibn Mâjah, Ad-Dâraqtanî, Ibn Hibbân et Al Hâkim selon une chaîne de transmission conforme aux exigences de Muslim.
 
Cela dit, certains spécialistes ont estimé que ce récit était arrêté (mawqûf) (1).
 
Dans la version rapportée par Abî Dâwûd, il est dit : « On questionna le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam comme suit: « Et qu’est ce qui constitue une excuse ? »
Il répondit : « La peur ou la maladie ».
 
Ibn Al Mundhir a dit : « Je ne connais pas de divergence entre les érudits quant à la permission accordée au malade de ne pas se rendre aux prières communautaires du fait de sa maladie. Cela vaut également pour celui qui est occupé à soigner un malade dont il a la charge. »
Ibn Al Mundhir a dit également: « Il est rapporté de manière sûre qu’Ibn ‘Omar partit au secours de Sa’îd Ibn Zayd en fin de matinée, il le rejoignit au ‘Aqîq en délaissant la prière du vendredi. Tel est l’avis adopté par ‘Atâ², Al Hassen, Al Awzâ’î et Ach-Châfi’î. »
Ibn Battâl a dit : « Ibn al Qâsim a rapporté que Mâlik estimait qu’il était permis qu’un homme manque la prière du vendredi à cause des funérailles de l’un de ses frères, afin de s’en occuper. Ibn Habîb attribue aussi à Mâlik le propos suivant : « Il est en de même si l’homme doit s’occuper d’un malade dont il craint qu’il puisse mourir ».
 
En outre, Ibn ‘Umar rendit visite à l’un des fils de Sa’îd Ibn Zayd qui lui rapporta la souffrance [de son père], Ibn ‘Umar le rejoignit alors au ‘Aqîq et délaissa la prière du vendredi. Tel est l’avis adopté par ‘Atâ², Al Hassen, Al Awzâ’î et c’est aussi ce qu’a cité Ach-Châfi’î au sujet du fils qui craint de manquer les derniers instants de la vie de son père. Atâ² a dit : « Si ton père t’appelles au secours un jour de vendredi pendant que l’imam prononce son prêche, réponds à son appel et délaisse la prière ».
[Charh Sahîh Al Bukhârî d’Ibn Battâl (2/492).] 
 
Par ailleurs, la parole suivante d’Ibn Masud ne contredit pas ce principe: « On faisait venir l’homme chancelant entre deux autres jusqu’à ce que les rangs s’alignaient pour la prière ». En fait, ceci prouve à quel point les Compagnons (qu’Allâh les agrée) était soucieux d’accomplir la prière en communauté mais cela ne remet nullement en cause [la légalité de] la dispense.


3- La peur : craindre pour sa personne, son argent ou sa famille
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Celui qui a peur est également dispensé d’assister à la prière du vendredi car le hadîth précédent précise bien : « la peur ou la maladie ».
 
A titre d’exemple, le fait que l’homme craigne que les autorités, un ennemi, un voleur, un lion, une bête ou un déluge mette sa vie en danger.
 
Aussi, le fait de craindre que les autorités, des voleurs ou des gens semblables s’en prennent à ses biens. Craindre que sa demeure soit pillée ou incendiée ou quelque chose de similaire.
 
Il en est de même lorsque le bien que l’on souhaite protéger fait partie des biens indispensables comme celui qui a du pain en train de cuire dans le four ou une nourriture sur le feu et qu’il a peur qu’elle brûle s’il la laisse.
Par ailleurs, le fait de prêter de l’argent à quelqu’un et de craindre qu’il ne parte avec l’argent si on le perd de vue.
 
Aussi, le fait d’avoir une marchandise ou un dépôt chez un homme et qu’il faille absolument le rattraper avant qu’il ne s’en aille.
 
Egalement, si l’homme craint pour ses enfants et ses femmes, qu’ils se perdent ou qu’on les agresse en son absence. 
 
4- La peur de commettre l’interdit
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Al Lakhamî a dit : « Parmi les excuses qui dispensent le prieur d’assister à l’office du vendredi, il y la dispense légale comme le fait que l’homme craigne qu’en se manifestant, on l’oblige à commettre une chose illicite ; à tuer un homme ou à le frapper par exemple ou encore, à prêter allégeance à qui il n’est pas permis de prêter allégeance. L’expression [exacte] employée par Ibn Cha’bân était de dire que l’obligation d’assister à l’office du vendredi tombait dès lors qu’on craignait devoir prêter serment d’allégeance à un oppresseur. » 
 
5- Etre occupé à accomplir une obligation légale qu’on ne peut concilier en

même temps que la prière
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Al Bukhâri et Muslim rapportent d’après Ibn Al Ahwas (qui s’appelait ‘Awf Ibn Mâlik Ibn Nadala) d’après ‘Abdillah que le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam s’adressa à des hommes qui manquaient la prière du vendredi en leur disant : « J’ai pensé à ordonner à un homme de diriger la prière [à ma place] puis d’aller brûler dans leurs maisons les hommes qui n’assistent pas à l’office du vendredi » (2).
 
Adh-Dhahabî précise que :
« Il va de soi que le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam n’aurait jamais délaissé la prière pour n’importe quel incident n’eut été sa gravité comme ce fut le cas dans ce récit ».
 Al Awzâ’î a dit : « Le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam n’a jamais délaissé la prière sauf pour accomplir une chose plus importante encore que le fait de ne pas la manquer ». Il existe par ailleurs plusieurs interprétations de la raison pour laquelle le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam n’a pas exécuté sa menace, il convient à cet effet de consulter les différents commentaires du hadith.
 
Ce hadîth prouve que le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam a envisagé de manquer la prière du vendredi afin d’accomplir cela. 
 
6- Etre dans l’incapacité de se rendre à la prière à cause d’un empêchement
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quelconque comme le fait d’être aveugle et de ne trouver personne pour guider
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 son chemin ou tout autre empêchement indépendant de la volonté du
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musulman et qui l’empêche de se rendre à la mosquée pour accomplir la prière.
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En effet, Allâh Sûbhanahû wa Ta'Alâ dit : « Allâh n'impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité ».
 
Quant à celui dont le travail lui impose de ne pas se rendre à la prière du vendredi, il lui est obligatoire de chercher un autre travail et de ne continuer à exercer celui-ci qu’en cas de nécessité et d’absence d’alternative. Ceci par obéissance à la parole d’Allâh : « Ô vous qui avez cru ! Quand on appelle à la Salat du jour du Vendredi, accourez à l'invocation d'Allâh et laissez tout négoce.

Cela est bien meilleur pour vous, si vous saviez ! » (3)
 
Et Allâh Sûbhanahû wa Ta'Alâ demeure Plus Savant.
 
Louanges Allah Seigneur des Mondes.
  Cheikh Abû Al Mundhir Ach-Chanqîtî qu'Allâh lui fasse Miséricorde.
 
  Traduction: Oum-Ishâq
Relecture et correction: Oum-Mou’âwiya

1: NDT : Le hadîth mawqûf désigne le récit dont la chaîne de transmission s’arrête à un Compagnon et ne remonte pas jusqu’au Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam. C'est-à-dire que la parole, l’action ou l’approbation sont attribuées au Compagnon.
2: NDT : Ibn Hadjar dans "al Fath " explique ce qui est à retenir de ce hadith est qu’il est permis de délaisser une obligation pour en accomplir une autre qui est plus importante encore. Puis il dit : « Rien n’indique pour autant que si le Prophète Sallâ L-Lâhû Alayhi wa Salam avait vraiment fait cela, il n’aurait pas assisté à la prière du vendredi célébrée par un autre groupe ». Ibn ‘Abdel Barr a dit : « Le fait d’envisager de faire quelque chose est une action du coeur qui démontre la gravité du crime de délaisser la prière communautaire ».
3 NDT: Sourate al Jumu’a, verset 9.

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